• Mai 2012 Il ne fallait pas voter !

     

     

     

     

     

    Mai 2012

    Il ne fallait pas voter !

     

     

     

    Roman Bertile 

     

     

     

     

    L’affirmation de ses pensées les plus intimes et les plus profondes lorsqu’il s’agit des « choses » de la citée est un évènement majeur dans la constitution du citoyen. Annoncer qui l’on est, est un engagement indéniablement difficile. C’est l’affirmation du moi social. La seule existence active finalement du citoyen, excepté peut-être l’acte de payer l’impôt. A l’instant de l’expression citoyenne, une pression colossale est alors mise sur les épaules des potentiels allant voter, au-delà d’ailleurs des difficultés d’affirmation individuelle. Celui qui ne vote pas est une sorte de paria amnésique, un égoïste forcené ayant oublié le sang et la sueur de ses ainés. Ses motivations profondes ou ses incapacités à faire un choix tout simplement sont éludées sans modération. La seule attitude conforme, correcte ou normale est d’aller voter ! Pourtant le vote en même temps qu’il constitue un choix, mesure aussi la caution portée à un système politique donné ; c’est admettre implicitement que le système mis en vigueur est capable de me donner satisfaction. Il ne s’agit pas uniquement du résultat mais du processus. Je vote parce que la sphère politique fonctionne suivant un mode que je comprends et que j’approuve. Dans ce cadre, peu importe finalement la sanction du vote, la voix électorale existe absolument et cette existence constitue le citoyen. L’acte du vote ne peut pas être ramené à une posture dogmatique. On ne vote pas parce que d’autres ont lutté pour obtenir ce droit, on vote pour exprimer son point de vue et affirmer sa liberté. D’ailleurs les luttes d’antan consistaient bien à obtenir ce droit à s’exprimer, à donner aux générations futures un moyen d’expression au-delà même du système politique. Parce que le peuple n’avait pas droit à la parole, il se cherchait une voie susceptible de l’y conduire. Il n’est pas rare d’entendre que le droit de vote a été si durement acquis, qu’il n’est pas acceptable de ne pas l’utiliser ou qu’il devrait être un devoir, moral du moins. Il est en fait un droit. Par cette obligation dans laquelle est mis l’électeur, la démocratie met en œuvre une sorte de nouveau paradigme totalitaire spécifique à son mouvement, elle devient par conséquent elle-même dogmatique et paradoxale.

    Une démocratie qui fonctionne bien dans ces conditions est celle où le votant considère que l’action démocratique correspond à ce qu’il en attend. Or combien d’entre nous ne vont voter que parce qu’il faut le faire ou pis encore pour faire comme les autres... Pour autant, le poids donné au vote ne sera jamais estimé ou pris en compte. Le fait de voter « blanc » par exemple pour signaler un désaccord sur les candidats (homme ou programme) en même temps qu’un intérêt limité pour la politique n’est pas analysé. A  bien y réfléchir, le seul paradigme universel souche de la démocratie est l’utilisation de sa liberté de choix. Voter, c’est affirmer sa liberté. La liberté se situe-t-elle dans le suivi des exhortations publicitaires ? Lors de chaque campagne électorale ce sont les mêmes messages qui sont envoyés à la populace : va voter. Ne t’inquiète pas de savoir pour qui, mais va voter. Plus le nombre de votants est élevé, plus le système est légitimé. En moyenne, il est probable d’ailleurs que cela ne change rien quant au vainqueur mais la foule aura été incitée à l’action pour respecter le seul et fameux esprit démocratique. Après chaque élection, c’est le même discours et chacun regrette que le taux de participants à l’élection soit toujours plus faible. Les motivations ou l’absence de motivations pour aller voter sont analysées, décortiquées sous tous les angles. Par les mêmes, à vrai dire, qui nous ont expliqué depuis la nuit des républiques que le politique, celui qui vient d’être élu comme celui qui a été remercié, a sa part de responsabilité. Ils l’expliquent à nouveau sans sourciller, se refusant à considérer les taux d’abstention élevés comme une exhortation de la populace à leur faire quitter cette place dorée.

    ***

    A regarder au-delà de la mémoire historique récente, le poids que les hommes ont donné à l’organisation politique « démocratie » est bien variable. La vérité n’est probablement pas dans les conceptions récentes des dernières révolutions européennes. Déjà, il y a près de quatre millénaires, les philosophes qui la faisaient naître, la remettaient en question fortement pour tenter d’évacuer ses scories autopoëtiques.

    En Égypte ancienne,

    Il y a déjà plus de 4 mille ans

    Tu réclamais pour l’homme l’égalité.

    Ramsès écouta la parole des sans paroles,

    Accéda à leurs requêtes et leur donna l’équité.

    Les états sumériens, de Vaishali en Mahajanapadas,

    De Sabarcae et Sambasrai lui adjoignirent la liberté.

    Solon, Périclès Junius Brutus, Tarquin le Superbe

    Conduisirent le peuple vers les choses publiques.

    L'humanisme renaissant l’Habeas Corpus

    Et la Révolution française de 1789,

    Adjoignirent la fraternité.

    Plus proche de nous, les années 2008 à 2012 ont été des années très particulières d’un point de vue économique bien sûr mais pas seulement ! La déchéance économique marque le point d’orgue d’un système politico économique qui aboutit à une remise en cause totale des paradigmes actuels. La société industrielle puis la société de consommation dopées par la démocratie politique émergent sur un nouveau monde fait de spéculations et de mensonges grotesques. La distance entre le citoyen porteur d’aspirations et la gouvernance sourde et vide est devenue abyssale. Et ce de manière très paradoxale d’ailleurs, puisque les mass médias ont à la fois rapproché les hommes et les femmes, des hommes et des femmes politiques en démystifiant leur statut de politicien et en créant une nébuleuse informationnelle entre eux et nous. Néanmoins, l’information s’y diffuse, s’y fond, s’y mêle et ne ressort jamais que pervertie par le spectre de la vie politicienne elle-même. Le point de non-retour semble atteint lorsque les politiciens peuvent être sollicités en direct sur les plateaux de télévision, continuer à esquiver les questions et à ne jamais mettre en place les mesures sur lesquelles ils se sont engagés. Enfin, la situation économique des pays européens en particulier démontre l’in-appropriation des mesures prises par les politiciens au cours des dernières années. De là nait probablement la seule question que se pose finalement le votant avant de se déplacer : sont-ils capables de faire et de réaliser le monde auquel j’aspire ? La question reste pertinente compte tenu des résultats. Doit-on alors se demander, si l’acte de vote a encore du sens !

    ***

    Et en effet, la représentation médiatique est clairement insensée. Les dogmes se percutent à chaque fois que nous assistons au débat dans l’arène politique. Jamais autant qu’au cours de la dernière élection nous avons assisté à des débats si stériles. La communication autarcique des hommes et femmes politiques incapables d’échanger des informations, des analyses, des idées et tombant systématiquement dans la diarrhée verbale ne permet pas d’accéder à l’essentiel de leur pensée. S’ouvre alors le spectacle navrant des cours de récréation lycéennes. Le niveau n’est guère plus haut.

    C’est celui qui dit qui l’est

    C’est celui qui montre qui a

    C’est celui qui crie qui sait

    C’est celui qui se montre que l’on voit

     

    Forme et fond sont deux amants

    L’un dans l’autre, l’autre sans l’un

    Confondent le sembler et le démontrer

     

    Soldats de plomb sans âmes

    Discours sans programmes

    Paroles sans sens

    Actions sans intentions

    Subversions pour seule motivation.

     

    Forme et fond sont deux amants

    L’un oublie l’autre

    Et se disperse dans le néant

     

    C’est celui qui ment qui vend

    C’est celui qui se dope qui gagne

    C’est celui qui grève qui prend

    C’est celui qui travaille qui paye

     

    Fond et forme sont deux amants

    Qui confondent l’objet et la façon

    Fondent et défont sans manière

     

    Ce sont ceux qui se regroupent qui grisent

    Ce sont les copieurs qui sont célébrés

    Ce sont les parodieurs qui sont idolâtrés

    Ce sont les minorités visibles qui catéchisent.

     

    Le fond finalement est souvent évacué

    Fond et forme se perdent

    Seule la forme reste avec mise en demeure du fond

    Et aux spécialistes politiques de surabonder en singeant les performances techniques des débats, évacuant dans le même temps le fond, le contenu. Lors du débat de l’entre-deux tours, les seuls éléments retenus pas les analystes se sont limités aux anaphores, postures, astuces de langage des deux prétendants. Aucun élément de mesure objective de la performance réelle des hommes politiques ne nous a été réellement proposé puisqu’en fin de compte ce sont toujours les hommes ou femmes politiques qui ont le dernier mot. Conformément aux attitudes dogmatiques, rarement les réponses sont offertes aux questions posées. Les seuls systèmes politiques reconnus dans lesquels les dirigeants ne sont pas tenus de répondre aux questions posées sont des dictatures. La seule différence est que dans notre démocratie on n’est, semble-t-il (sauf par complaisance peut-être), jamais limité dans la quantité et la qualité des questions à poser. Quant à la réponse… Cette caractéristique du débat politique ne peut pas être fortuite ou liée aux hommes et femmes du moment (surtout lorsque l’on constate qu’ils et elles sont sur la même scène politique depuis plus de trente ans). Il s’agit de tactiques ou de techniques de communication longuement échafaudées par des cabinets de métier. La clarté du message n’est alors pas le sujet; l’influence sympathisante des mots et des postures est seule recherchée. Il s’agit de nous faire penser qu’ils nous parlent de ce que nous attendons (simulacre circonvenu). Pourtant, voter c’est la motivation à choisir, choisir c’est penser…

    ***

    Devant l’acte de penser, qui suis-je ? Alors que se profile le moment de la décision démocratique, alors que le seul moment de l’affirmation de mon libre arbitre vient comment me positionner ? Peut-on se considérer éduqué et suffisamment informé pour l’action du vote démocratique ? Cette question a été source de polémiques, il y a plus de deux mille ans. Les philosophes de l’époque (la politique était alors question de philosophie aussi…) proposèrent d’accompagner l’électeur sur le chemin de la compréhension des règles de la citée. Les temps ont changé. La politique est devenue un métier de spécialistes et de techniciens dont les horizons sont bien lointains des champs poétiques et idéologiques d’antan. Connaissez-vous, vous qui êtes allé voter, les bilans exhaustifs des présidentiables ? Appréhendez-vous totalement les actions politiques menées ou entreprises ainsi que les résultats concrets du dernier mandat ? La politique du spectacle fait briller nos yeux. Alors que l’histoire qui est enseignée dans nos écoles ne concerne que les années antérieures à 1960 ; alors que les journalistes sont amnésiques et exclusivement focalisés sur le nano-présent, comment pourrions-nous peser l’histoire pour faire un choix non idéologique ? Avons-nous à disposition un outil qui permette de relier univoquement l’action politique à son résultat ? La seule loi qui semble valoir est celle de l’interprétation subjective des uns et des autres : les journalistes politiques et les universitaires voulant politiser leurs interventions ou leurs rapports et les politiques voulant techniciser leurs actions, jamais de relations complètement objectives ne sont proposées. Et le spectacle de la politique devient navrant. Pourtant le paradigme initial est le suivant : chacun décide de la destinée de sa société. Vous, du plus humble au plus riche avez le même poids électoral et par conséquent le même pourvoir d’influence sur demain. Quelle belle ambition, quelle belle doctrine que celle-là qui prône l’égalité et la liberté du choix et du devenir. Aller voter c’est d’abord se considérer comme une entité capable de trier en son âme et conscience les informations multiples reçues pour en dégager sa vérité relative et faire son choix. C’est à moi de choisir ! Mais sur quoi me baser pour fonder ma décision, pour m’affirmer.

    J’ai appris leur précepte sans que l’inepte

    De leurs mesures ne choqua mon intellect.

    Je  trottais, galopais, courais

    Pour suivre leurs carottes.

     

    J’ai appris à dire des mots,

     Formes syllabiques sans teneur

    Pour finir par ne proposer que des rôts

    Sous d’insensées clameurs

     

    J’ai levé bêtement la main

    Au sifflet de ces politiciens.

    Je me suis lavé les mains

    De ma soit disant naïveté.

     

    Si l’on m’accuse, je peste

    Et implore évidemment la collectivité

    En renvoyant aux autres (des icônes)

    Mes fautes passées

     

    Je suis la queue de celui qui me précède

    Avec l’ultimatum de celui qui me suit.

    Je ne singe jamais que ceux des miroirs

    Sans y voir la dilution de mon humanité.

     

    Alors, je tourne en rond dans mon bocal

    En ayant peur de changer de sens :

    Me souvenir et imaginer mon avenir

    Ou constater ma lâcheté du choisir m’effraie.

     

    Je suis devenu un animal collectivisé

    A la liberté perdue

    Sans pouvoir créateur

    Robot idiot de la société consumérisée.

     

    Et maintenant, savants éducateurs,

    Allez-vous me laisser aller voter. 

    Je suis perdu à présent,

    Dans l’incertitude et l’indécision aigue.

     

    *** 

    Voter, c’est aussi s’affirmer, affirmer son libre-arbitre… L’école de la république m’a appris à me comporter en ingénieur de mon existence dans un monde social caractérisé par ses règles infrangibles. Le droit de vote n’y est d’ailleurs pas une obligation, un devoir moral tout au plus. Or, celui qui choisit est celui qui connaît exactement les options qui lui sont proposées et porte, en liberté, son dévolu sur l’une d’entre elles. Le vote pour des questions électorales est un acte sérieux qui, s’il n’est pas fait en toute connaissance de cause, soulève la question de sa légitimité. L’ensemble pléthorique des propositions qui sont faites par exemple lors d’une campagne présidentielle est telle que la connaissance exacte n’en est plus possible compte tenu de la forte dispersion à laquelle est soumise l’information. Le vote reste-t-il alors possible ? Nous entrons de force dans une sorte de ritournelle de l’oubli où se mêlent à la fois la bouillie des informations partielles mal distillées et nos compréhensions individuelles incomplètes. Est-il possible alors de choisir ? Nos aspirations se condensent sur nos conceptions de la réalité, maquillant alors la vérité. Les politiciens n’apportent ainsi que les enzymes qui finissent de fondre le tout. Elle est là la foule de nos rêves aliénés. Maîtres penseurs, vous ne me laissez pourtant pas devant l’urgence de la décision : ma liberté ne semble plus être votre prérogative et je croule enseveli sous le flot des courants de suggestions pour m’inciter à choisir l’un plutôt que son contraire. Le simple fait que je fus incapable ou inapte au vote vous révulse. Seule compte à vos yeux votre électivité. Que dois-je faire alors ? Les prestidigitateurs, imposteurs ou contempteurs redoutables de tous bords m’influencent. Laissez-moi auto-administrer mes choix, mes revendications, quitte à ce qu’ils aboutissent au refus de votre système manichéen.

    Si j’étais un frisson qui agite les têtes,

    Une onde unanime qui confond les êtres,

    Ces dires magiques qui s’expriment pour nous,

    Cette certitude infinie qui émane du tout, 

    Je serais la foule des propositions politiques.

     

    Sans hésitations ni moment en suspens,

    Avec pour interdiction, la révélation des différents,

    Le refus du moi-je, mais l’obligation du moi-nous,

    La manifestation totalitaire des convictions irraisonnées.

    Je serais la foule des affirmations démagogiques et arbitraires.

     

    On te croit disparue, mais tu es juste dissimulée,

    Dans les circuits neuronaux tu restes gravée,

    Et lorsque le suffrage reviendra, c’est dans

    L’embrassement d’une tête puis de mille

    Que tu t’entêteras à manipuler.

     

    Quand les pensées s’étreignent à tel point qu’elles se fondent

    Que les murmures vaporeux remplacent la discussion

    Quand un seul point levé abat toutes les personnalités

    Et qu’une même ivresse remplace toutes moralités

    Oh foule arrêtes toi de marcher 

     

    Les clameurs s’éteignent avec leurs mémoires

    Les respirations s’essoufflent et l’agitation oublie toutes ses terreurs

    La foule s’arrête au cœur d’un être si désabusé et éhonté

    De s’être laissé embrigader par cette confuse marée.

    Oh foule tu n’as plus de raison d’exister

    Je ne veux voter qu’en mon âme et conscience. Je suis le seul décideur de ce qui est bon pour la société dont je rêve. La foule des communs et des préjugés ne disparaît jamais complètement. Elle s’atténue lorsque le moment de la décision n’est plus, mais revient au galop pour les élections. C’est l’empressement qui prévaut alors. Peu importe la manière, seul le résultat compte. La manipulation est alors totale. Les élections sont à présent terminées. Ne reste alors que le mal de tête et la certitude que probablement dans cinq ans le même malaise réapparaîtra. Entre temps… Moins de cinquante pourcents de nos concitoyens approuvaient les choix du président de la république après cent jours d’activité… Quelle gueule de bois ! Il est exactement là ce monde désenchanté, qui ne croit plus en la politique, qui ne croit plus en ses hommes politiques. Un sentiment sourd et confus gronde, il ne s’agit pas de révolution, que les excités des extrêmes ou les gens fatigués n’aillent pas plus loin… Il s’agit de penser simplement du dedans, depuis l’intérieur du système politique pour en mesurer toutes les étendues. Trop souvent nous ne le regardons que comme une bête mystique, un mythe avec tout ce qu’il a de mystères, comme un tout un peu ésotérique qui va de soi et surtout qui va sans nous. C’est faux, nous sommes la seule essence de la démocratie. Si nous souhaitons qu’elle évolue, nous le pouvons. Nous sommes le seul moteur de ce système politique.

    ***

    Un moteur a besoin d’agents régulateurs. Qui sont ceux qui  me demandent d’aller voter ? Toujours les mêmes. Peu importe leurs déboires électoraux, ils continuent à se présenter comme les seules alternatives possibles alors qu’ils sont les seules alternatives sortantes. Ceux qui me demandent de voter ont à tel point bloqué le renouveau du système politique, qu’il n’est plus possible d’entrevoir de porte de sortie, finis les printemps politiques. Les systèmes mis en place sont devenus en quelque sorte fous, ils se sont inventés des pilotes tout autre que les hommes élus. Les politiques sont alors ramenés au rôle d’observateurs, ils commentent, proposent des plans d’actions dont chacun sait qu’ils ne font que caresser la surface de la bête sans en atteindre les profondeurs. Et moi ou vous que pouvez-vous proposer face à cela ? Cette condamnation nous relègue au rang de patins. Alors penser pour nous pauvres suiveurs… Voter revient alors à donner sa faveur au plus beau tout au plus …. Cette action de choix s’inscrit dans le lot commun des autres actions de vote que la société de communication et de consommation nous propose : voter à la starac, pour the Voice, pour le meilleur produit de toilette…etc. Que l’antique vision de liberté et d’égalité est alors dégradée, dévoyée. L’incommensurable gageure de voir les hommes sur une même ligne s’effondre. Ce ne sont plus ceux qui ont des idées qui peuvent les afficher mais ce sont ceux qui savent les afficher qui pourraient les faire valoir s’ils en avaient.

    Arabesques littéraires diffuses en mode communication

    Ritournelles prosaïques contre toute démonstration

    Figures de styles sans teneur,

    Formules vides et sans profondeur

    Rien n’a été dit dans le temps du discours.

     

    Combat à distance par média interposés

    Luttes d’influences par lobbying intercalés

    Manipulations de masse et annonces publicitaires,

    Pouvoir et culte du pouvoir

    L’essentiel est laissé à l’image

     

    La désinformation par trop d’information

    Hypnotisation de la foule par la démagogie

    Envoutement magique par la puissance des chiffres

    Actualités magnétiques, journaux somnambuliques

    Suggestions contradictoires par ce bruit indécis et apocalyptique.

    Il s’agit alors de meubler, de faire en sorte que les gens oublient de quoi il s’agit et que d’autres afficheurs leur donnent à voir un autre paradis. Elle est là la démocratie française qui propose à la plupart de discourir sur des concepts trop éloignés de la réalité, de mettre en forme des chimères rapidement avant qu’elles n’aient eu le temps de s’évanouir. Les faits, ces quantum de réalité donnant une chance à la vérité de s’établir sont niés ou dénigrés à la faveur de la fiction. La théorie de la démocratie telle qu’imaginée en 1789 ou en Grèce antique, cette vaste aventure romanesque et légendaire souffre de ses désaccords avec la réalité. Il est flatteur de se dire que l’humanité est capable de développer des systèmes propres à l’Idéal, mais cette pratique ne peut qu’être abandonnée sauf à ce qu’elle soit fortement remise en cause et en pratique afin de la libérer de ses dérives ou déviances. Il est absolument nécessaire de redonner de la clarté proche de l’Idéal parangon. En effet, chaque fois que des hommes politiques, les utilisateurs malhabiles de cette grande idée, s’installent dans les médias nous assistons à la valse de l’incertain. Le hiatus entre ce concept remarquable de démocratie et la réalité proposée ne cesse de grandir. L’incertitude proposée ne semble n’avoir qu’une seule maitresse, celle du conservatisme politique. Nous sommes aux mains d’hommes et de femmes politiques,

    Incapables à se positionner pour demain

    Inaptes au réalisme et au concret

    Impuissants à dessiner l’avenir

    Sauf pour aggraver les maux d’aujourd’hui.

     

    Toujours fermés au  monde des faits,

    Mais concentrés sur la sphère politique.

    Virtualisant du monde  réel par déficits d’écoute

    et de compréhension du monde autour.

     

    Incompétents face aux métiers spécialisés modernes.

    Économico-socio- scientifico-philosophico déficients.

    Médiocres, inexacts et approximatifs

    Dans leur engagement, leur vision et analyses.

     

    Alors,

     

    Potentielles les mesures prises,

    Eventuels les choix faits

    Factices les annonces faites

    Faux les diagnostics avancés 

     

    Fictives les promesses engagées.

    Artificiel l’espace citoyen résultant.

    Contrefaite la confiance envers les politiciens.

    Controuvé le monde des idées politiques.

    ***

    Finalement, les individus sont conservés dans leur statut administratif ? En tous les cas, le système semble vouloir conserver irrémédiablement les électeurs au rang d’électeurs et les élus au rang d’élus. Ces derniers semblant farouchement attachés à leur « gagne pain ». Il est vrai que ce secteur ne connaît pas la crise… Face à la nécessité de conscientisation du citoyen sur son rôle potentiel, s’est développé la quête du pouvoir absolu d’une minorité, l’un de ses ennemis principaux. Aujourd’hui, la quête s’est transmutée pour se réduire à la recherche d’une position sociale confortable et probablement plus gratifiante pour l’égo des politiciens eux-mêmes. Par ailleurs pour qui se portera le choix de l’électeur ? Il est assez facile à prédire puisqu’il ne peut qu’être unique. Le choix se distribue entre les deux mêmes maxi pôles droite et gauche. Et les petits partis qui grouillent autour ! Fumisterie, ils ne désirent d’ailleurs pas réellement le pouvoir et préfèrent s’ingérer dans une vie politique à laquelle ils n’appartiennent pas vraiment. Il fut après le second tour des élections manifeste que certains partis n’étaient là que pour défendre leurs parties sans que le devenir du pays ne semblât les préoccuper. Entendre que les tactiques politiciennes surpassent les questions quotidiennes que se posent les français, entendre que la volonté irrépressible d’être au-devant de la scène de certaines responsables de parties extrêmes surpasse l’inquiétude et la quête de réponse constante des français face à la misère aurait dû nous alerter. L’extrême droite se positionne alors n’ont pas pour des opinions politiques mais pour la croissance de son propre parti. Après tout, ils pérennisent alors leur fond de pension politique. Aimer plus que de raison disait la chanson. Il n’est plus interdit de se demander si justement, la fonction ou la mandature politique constitue une vraie vocation ou un aboutissement confortable sans nécessaire souci du bien-être populaire. Et cela de bonne ou mauvaise foi, consciemment ou inconsciemment. Pourtant, la valeur qui sous-tend l’acte politique est l’identification : identification du candidat aux attentes de la population et en retour identification de la population aux valeurs incarnées par le candidat.

    Aimer plus que de raison disait la chanson,

    Aimer au subjectif donc

    Sur le mode des itératifs médiatiques

     Sans improvisations symboliques.

     

    Aimer la position plus que la fonction,

    La mandature plus que l’action.

    Sur le mode des robots conditionnés

    Ou des fantômes décontenancés

     

    Aimer la ressemblance plus que l’être

    La dimension plus que la substance.

    Sur le mode des grandes messes électroniques

    Comme ces stars dé-substantialisées.

     

    S’aimer plus qu’aimer ses concitoyens

     Aimer plus le reflet que l’original.

    L’image comme seule séductrice

    Et la copie comme seule initiatrice

     

    Aimer la performance plus que l’essence

     La dilution plus que la concentration

    Enfin aimez-vous les uns les autres

    Enfin détestez-vous les uns les autres. 

    *** 

    Voter pour une personne c’est aussi s’identifier à elle, c’est reconnaître en elle des valeurs que l’on partage ou du moins auxquelles on aspire peut-être. L’acte du vote n’est pas simplement mandater quelqu’un pour gouverner, c’est aussi dévoiler un peu de sa personnalité en affichant des valeurs personnelles. Les démonstrations que manifeste la politique sont-elles dans cette veine ? L’acte de vote c’est aussi affirmer une tendance à la remise en cause, c’est revendiquer une volonté de performance. L’action politique est-elle finalement à la hauteur de ce que l’on en attend. Les pratiques politiques étaient celles des plus nobles, les hommes politiques des plus érudits, des plus savants d’entre tous. Et aujourd’hui … L’action politique pourrait-elle être porteuse d’autres diatribes que celles qui concernent les taxes ou les impôts. La politique pourrait-elle rendre raison à des horizons plus élevés ou doit-on rester dans la virtualité et la matérialité les plus médiocres. Où est passé l’élégance qui fit les hommes politique de l’histoire ?

    Cette ondulation insensible, manifestation irrésistible de l’évidence,

    Fusion invisible des contraires

    Parfois inutile ou snobinarde, ravageuse et irréfragable

    Constituait néanmoins cette part de divinité

    Au cœur des échanges politiques d’antan.

     

    On peut vivre sans et s’acharner

    Ne jamais même la rencontrer ou l’ignorer

    Elle transforme pourtant le zèle en légitimité,

    L’évidence en intelligence et l’effort en plaisir.

     

    Ils nous parlent pourtant des plus grandes valeurs,

    Des plus grands sentiments sans élégance.

    En être doté ne leur fournirait pas de sensation particulière

    Pas plus d’allégresse à l’exercice

    Mais une lueur inattendue dans l’œil du téléspectateur.

     

    L’élégance est au fond la vibration quasi atomistique née du

    Pétillement jubilatoire des sens effarés par l’action parfaite

    Dépouillée des superflus inutiles de l’apparence

    Et génératrice des grandes civilisations.

     

    Une anti politique en sorte…

    ***

    La recherche d’un système politique plus équilibré et viable est fondamentale. Lors des dernières élections, la question du choix aurait dû nous inciter à plus de réserve. En effet, les propositions des quémandeurs de voix, étaient débiles et hors de toute situation économique réelle, tout au plus constituaient-elles les dogmes d’hurluberlus dont le plus grand talent est la force de conviction et la puissance de mensonge. La réalité est porteuse de la démocratie et la démocratie génère l’organisation des valeurs de la réalité. Ce paradigme tient encore dans les livres d’enseignement mais ne figure plus la réalité d’aujourd’hui. Peut-on imaginer que les décisions prisent par les gouvernances successives soient en relation avec l’exigence de la réalité. La dette meurtrière aujourd’hui est un des exemples qui démontre l’incapacité flagrante qu’ont eu les démocrates à gouverner suivant les règles du bon sens. Quel bon sens ? Pour les hommes et femmes politiques, il revient simplement à garantir la continuité de leurs mandats plus qu’à assurer la constitution de bases robustes pour l’avenir de la nation. Pour les hommes et femmes que nous sommes le bon sens est de ne pas couler le bilan de notre propre budget afin de pouvoir continuer à assurer une bonne qualité de vie pour nos familles. Pour les hommes et femmes politiques, si ce n’est pas le cas, ce sera l’alternance suivante qui se débattra avec la misère. Non pas leur misère mais notre misère qu’un seul indicateur en fin de compte valide, le ratio entre le taux d’assistance et le taux de prélèvements ou entre le taux de promesses et le taux de mensonges. Ils ne sont en quelque sorte responsables de rien. Voter pour qui, pour ceux qui ne sont responsables de rien… Si le vote est l’expression d’un choix, il ressemble au choix du chaos : disposer à la tête de nos structures politiques des hommes ou des femmes dont le rôle est de bien présenter (la cravate de Holland ou le jean de Duflot en sont des exemples) mais surtout de ne rien présenter de contraire à la flatterie de la majorité. Un enfant libre de scrupule proposerait également d’acheter des bonbons pour tous s’en se soucier des impacts que cela pourrait avoir sur leur santé. Voter c’est choisir l’irresponsabilité et s’inscrire dans un mouvement de décohésion et d’incohérence. En effet, voter pour des hommes et des femmes politiques dont l’absolue quête soit leur maintien revient à continuer à dissocier la réalité de la démocratie. Voter revient alors à dessiner un monde parallèle ou des hommes et des femmes politiques deviennent des monarques sans se préoccuper de leur réel pouvoir et volonté de bienfaisance dans la réalité. La gestion romanesque du gouvernement grec est tout à fait symptomatique du mal de nos sociétés modernes. Elles sont le théâtre où s’expriment les tout puissants qui peuvent nous faire croire que leurs interventions sont cohérentes et motivées par le bien général là où elles ne sont que manipulations. Nous sommes progressivement dépossédés de nos propres vies partagées entre influences politiques et économiques ne laissant que peu de place au libre arbitre. Nous sommes pour la plupart piégés dans des situations économiques très précaires et difficiles. Tels les cerfs du Moyen-âge, nous somme pris en main par la religion du moment, la religion du spectacle, et les pressions et cultures économiques des bourgeois, celle de la société de consommation. La représentation politique est bicolore et nos ambitions de liberté ont été colonisées. Comment trouver les armes, comment se comporter face au choix si nous ne disposons pas des moyens adaptés, si notre voix ne semble plus pouvoir se détacher de l’uniformité. La société du spectacle a consacré l’uniformisation des mœurs, des pensées, des religions, et des pratiques politiques. Nous avons tous été colonisés au sein d’un même ensemble homogène sans qu’aucune nuance ne restât.

    Colonisation de l’horreur sous ta préoccupation de la traite

    Colonisation de la peur dans des mondes antithétiques

    Colonisation des mœurs sous la domination des prophètes

    Colonisation des vendeurs dans le royaume de l’étiquette

     

    Seul le silence pouvait te vaincre

    Parce qu’il génère l’ambiguïté fertile

    Du non-dit et du laisser à penser

     

    Assimilation des aspirations au sein de l’uniforme publicitaire

    Assimilation de nos rêves dans le stéréotypé commerce

    Assimilation des idéologies quand la philosophie décline

    Assimilation de nos rêves au sein de l’unanime paraître

     

    Seul le silence pouvait te vaincre

    Parce qu’il interdit l’affront hostile

    Du dialecte inutile

     

    Condensation pulsée de la durée

    Condensation frénétique des rythmes personnels

    Condensation pathologique de la sérénité

    Implosion macabre de l’étincelle individuelle

     

    Stop évadez-vous

    Imposez votre temporalité

    Sinon

     

    Colonisation des marchés, des pensées et des idées

    L’idéalisme médiatique supplantera la matière

    Et le matérialisme électronique anéantira l’idéalisme poétique

    Les chaînes esclavagistes incarcèreront chacune de nos pulsions.

    Chaque matin ne génère dans nos subconscients que les envies et les désirs de millions de téléspectateurs. Nos démocraties sont des modèles d’assimilations implacables où sous le couvert du choix absolu, nous ne choisissons justement que le flot des communs. Entre le matin et le soir, des vortex médiatiques se sont installés. Jusqu’au cœur de nos entreprises le temps s’est contracté pour nous rendre davantage serviles. Il est devenu de plus en plus difficile d’entrer en harmonie avec soi-même alors que l’on est poussé à ressembler dans les moindres traits aux autres. Il semble bien difficile au citoyen moderne de faire dans ces conditions le bon choix. Se dévêtir de l’uniforme minutieusement installé par les agents actifs de la société de consommation matérielle et politique, est devenu une activité fortement coûteuse en énergie. L’homme moderne peut être amené à se mettre en dehors des chemins établis de la société pour enfin retrouver plus de lumière, et sortir de la foule des sentiers battus de la médiocrité médiatique pour parcourir librement les expériences (aussi politiques) qui l’intéressent.

    ***

    Pouvons-nous imaginer nous dépolluer d’un tel système. En effet, lorsque les moindres atomes de notre libre-arbitre semblent être affectés par cette sorte de manigance généralisée, nous somme dans cette tranchée. Les prises de décisions successives des grands de ce monde et la confirmation immédiate de leur stérilité sont devenues symptômes fort répandus. L’exemple des prises de position pour le Grèce ou les hésitations des Nations Unis devant les exactions meurtrières de tel ou tel pays sont des exemples malheureux. Les hommes et les femmes politiques ont-il une influence ailleurs que dans les démocraties qu’ils ont dévoyées. Le syndrome de Jepetto n’est pas loin. Pensent-ils probablement que le monde qu’ils se sont créés va se réveiller et devenir ce qu’ils ont imaginé ? Ce monde est-il effectivement en relation avec la réalité. Un exemple me semble être en ce sens fort significatif, celui de l’éducation nationale. Aujourd’hui, nous constatons que cette institution forme des jeunes pour des secteurs sans débouchés et n’en forme pas pour des secteurs à forte demande. Cocasse… Soit les hommes politiques qui décident pour cette institution, pensent dans leur monde isolé, soit leurs décisions sont idiotes. Face à cette pollution intellectuelle, allez voter !

    Le niveau des marées médiatiques augmente

    L’audimat sur la toile atteint d’inattendues amplitudes

    La froideur objective s’efface et la chaleur affective avance

    La violence politique n’a jamais été aussi puissante

     

    Ces changements brutaux sont aussi  soumis

    Aux grands cycles de l’Humanité

    Et à une vaste entreprise de conditionnement des êtres

    Pour imposer un climat économique propice à la surenchère

     

    Les rumeurs nauséabondes peuvent déséquilibrer

    La machinerie matérielle terrestre

     Pourtant capable d’autorégulation

    Les Bibles de nos folles intuitions s’électronisent

     

    L’encouragement à la consommation du produit,

    N’a d’autre ambition que de fixer la nature humaine

    D’immobiliser le consommateur contre sa faculté à évoluer

    Et d’imposer une nouvelle ère marchande.

     

    Le mythe n’est plus dans le firmament éthéré

    L’avenir se limite à la poursuite des chiffres de la bourse

    Les desseins ne sont plus lisibles

    La partition de nos vies est déjà écrite

    La politique du nouveau président français aura-t-elle l’envergure qu’il nous promet ou n’est-elle finalement qu’une fuite en avant pour nous rassasier momentanément ? La mondialisation n’est-elle qu’une idée ? L’émergence de super structure immatérielle et financière, de nouveau pays dans l’arène de la compétition internationale ne sont-elles que des leurres ou des histoires que nous raconteraient les journaux télévisés ? Le matin, le midi, le soir et le restant de la journée ne serions-nous que les lecteurs de bandes dessinées géantes qui nous raconteraient nos vies ? Ne serions-nous que des enfants devant la télévision du politique.

    En politique, le mythe est devenu réalité, il s’appelle mensonge

    En démocratie, le rêve a disparu, il est remplacé par l’uniformisme

    En société, le projet s’est effacé, il est devenu planisme

    Entre communautés, la cohésion s’est rompue, elle est devenue identitarisme

     

    Les voici les maximes des hommes politiques d’aujourd’hui. Les hommes d’il y a plus de cinq milles ans avaient leurs prêtres pour dessiner la route qu’ils dussent suivre. Ceux-là lisaient dans les étoiles, les cailloux, les bâtons, les hexagrammes, les cartes et tous autres éléments aléatoires. Ils n’ont pas disparu. Le monde positivisme, matérialiste et scientifique les a simplement remplacé par d’autres formes de deviseurs. Et nous sommes plus que jamais soumis à la volonté de ceux qui semblent capables de nous faire croire qu’ils savent deviner l’avenir.

    Chamanes, pythies, … votre art n’est pas mort

    A longueur de vie publique, ils manifestent leur  quintessence

    Sondeurs, spéculateurs, traideurs, acteurs,

    Vous êtes les devineurs, les deviseurs d’autrefois

    ***

    Et si personne n’allait voter? Cette question suggère l’existence d’un système alternatif. Quel système? Aujourd’hui alors que les états ne lutent plus pour développer leurs idéologies mais pour se défendre de la bulle financière qui nous note et nous classe ou de la mondialisation qu’ils n’ont toujours pas comprise, alors que les états ne sont plus souverains, alors que des puissances internationales sans limite se lèvent, la Chine, l’Inde et les autres puissances émergentes, et si nous allions plus voter ? L’origine du vote dans le cadre de la démocratie est d’abord de générer un monde en accord avec les souhaits de la majorité. La concertation puis la sélection assurent la propagation des idées les plus largement attendues. Le choix d’une administration mondialisée ou globalisée est une erreur devenue banale. Partout, la réponse à la nécessaire gestion d’ensemble immense a été la centralisation des pouvoirs. Elle présente un avantage certain, celui de la confusion et la possibilité de cacher les choix, les actes, les erreurs et les résultats des hommes ou femmes politiques derrière des ensembles imaginaires et abscons comme on cache sous le tapis ses misères du passé. Elle présente le défaut colossal de rendre ingérable des systèmes administrés sauf par le réductionnisme des plans uniformisés. Nos sociétés ne sont plus gérables telles qu’elles ont été développées par les hommes politiques eux-mêmes. Ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis… Revenir à une politique de proximité et de diversité est la seule solution. Ceci ne sous-entend pas de quitter d’ailleurs les modèles capitaliste et libéral, ni d’envisager des cinétiques de décroissance. Il s’agit simplement de donner plus de proximité et donc de visibilité au citoyen sur les choses de la citée pour lui rendre confiance en ce modèle. Cela demanderait des hommes et des femmes politiques, qu’ils quittent leurs privilégiatures. Mais ce serait là un programme politique …

     

    Privés de liberté, la marge en avant de la civilisation »

  • Commentaires

    1
    rb
    Samedi 8 Juin 2013 à 13:33

    Pierre Mauroy est mort... Tout le monde en parle ! Un clochard dans la rue est mort… Personne ne le sait ! Pourtant le second n’a pas développé de système politique absurde qui conduit à pousser de plus en plus de monde dans la rue jusqu’à l’irréversible. Des milliers d’hommes et de femmes ont des qualités d’âmes infiniment supérieures à celle d’un homme politique. Ne les oublions pas ! Bien sûr les journalistes continuent à faire leur métier et à construire des bulles irréelles, immatures et irresponsables qui nous poussent à vénérer ceux de leur environnement ou de leur corporation et contre les vraies valeurs. Tous les jours nous mesurons les résultats de la politique des Pierres Mauroys.

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